samedi 16 décembre 2017

Est-ce que les élus américains savent réellement ce qui se passe au Burundi ?

Trois membres du parlement des Etats-Unis viennent de publier un communiqué dans lequel ils disent que « Le peuple burundais mérite un gouvernement qui s’engage dans des négociations de paix constructives et coopère dans les enquêtes sur les violations des droits de l’Homme contre ses citoyens ». Ces trois élus américains sont Eliot Engel, membre de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, Randy Hultgren, coprésident de la Commission des droits de la personne de Tom Lantos et Karen Bass, membre de la sous-commission des Affaires étrangères notamment sur l’Afrique. 

En lisant ce communiqué, je me suis permis de me poser la question de savoir si les 3 élus américains sont au courant de l’évolution du Burundi ? Voici donc ma réaction.

Le point de vue des élus américains.

Ces trois élus américains vont plus loin en affirmant que « l’élection du président Nkurunziza en 2015 pour son troisième mandat a sapé une décennie de démocratie réelle. Ils déplorent que le numéro Un Burundais ait passé outre l’Accord d’Arusha.

Avant de souligner que ce dernier a mis fin à la guerre civile. Eliot Engel, Tom Lantos ET Karen Bass appellent la classe politique burundaise à faire preuve de perspicacité. Le gouvernement et l’opposition, insistent-ils, doivent renoncer à la violence et à la rébellion armée. Ces élus parlent également de la nécessité de limitation constitutionnelle des mandats présidentiels. »

Ma réaction.

1. Je respecte profondément le peuple américain ainsi que leurs élus. A maintes reprises, ils ont témoigné leur franche amitié aussi bien pour le peuple burundais que pour son peuple. Toutefois, en tant que citoyen burundais, j’estime qu’il est de mon devoir de les corriger lorsqu’ils se trompent. En effet, lorsque les élus américains disent que l’élection du président Nkurunziza en 2015 pour son troisième mandat a sapé une décennie de démocratie réelle, j’ai comme l’impression qu’ils se trompent sur toute la ligne. Pourquoi ? Tout simplement parce que la démocratie est quasi - un échec sur presque tout le continent et dans plusieurs parties du monde. Il suffit de lire 4 articles en bas que j’ai sélectionnés pour vous en bas de l’article pour comprendre que la démocratie est un système qui a échoué dans plusieurs coins du monde. Tenez, seuls 13 pays sur 54 pays africains sont réellement démocratiques.

En Europe, plus de 10 pays ne sont pas démocratiques dont 4 membres de l’Union Européenne (Hongrie, Bulgarie, Roumanie, et Pologne). En Amérique latine, l’on ne compte plus les pays non démocratiques. Depuis un certain temps, certaines voix commencent à s’élever pour dire que même les Etats unis ne sont pas une véritable démocratie. Inutile de rappeler que l’actuel président américain a été élu dans des conditions plus ou moins discutables !

En Allemagne la chancelière allemande, Angela est aussi à son troisième mandat, mais les élus américains n’y voient aucun inconvénient ! En Afrique, l’on ne compte plus les présidents qui ont déjà fait plus de 30 ans au pouvoir, alors que pierre Nkurunziza vient à peine d’achever sa 12 année au pouvoir, comme Angela Merkel ! Autrement dit, l’argument des élus américains sur la démocratie au Burundi est un faux débat qui ne mérite pas que l’on s’y attarde.

2. L’autre affirmation des élus américains va dans ce sens : « Le peuple burundais mérite un gouvernement qui s’engage dans des négociations de paix constructives et coopère dans les enquêtes sur les violations des droits de l’Homme contre ses citoyens. » Une fois de plus, j’ai comme l’impression que les élus américains ignorent certaines réalités sur le Burundi.

Tenez, Le gouvernement burundais est le seul gouvernement au monde élu par son peuple qui accepte de s’asseoir avec des gens qu’il a vaincu via les urnes. Le dialogue d’Arusha en est la parfaite illustration. Je n’ai jamais entendu les élus américains demander à Paul Biya, à Yoweri Museveni, à Paul Kagamé, à Ali Bongo, à Idriss Déby, à Teodoro Obiang, à Ismaël Omar Guelleh, à Denis Sassou Nguesso de négocier avec leurs opposants.

Est-ce que leurs pays sont des modèles de la démocratie ? Est-ce que ça veut dire qu’il y n’y a rien à dire sur les violations des droits de l’Homme contre leurs citoyens dans ces pays ? Pourquoi les élus américains font du deux poids deux mesures ?

3. En conclusion, j’interpelle les élus américains à relire leurs copies sur la situation au Burundi, tout en les invitant à lire ces liens.

1 commentaire:

  1. Nyakwubawa Miburo, nukuri barazi ivyo bakora, hamwe nuko babikora. Gusa ubu hari ikibazo kuri Dept of State but not for long.

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