samedi 9 décembre 2017

De Kigobe à Kajaga en passant par Novotel, aujourd’hui Ngurdoto et demain ?

Nul n’ignore que cette agitation perpétuelle ne vise autre chose que de maintenir le Burundi dans l’orbite de l’occident. C’est d’ailleurs la raison de la création de cette opposition maléfique avec de longues ramifications puisqu’elle était composée de certains partis politiques, organisations de la société civile, médias, quelques religieux qui étaient devenus de façon flagrante une véritable caisse de résonance des putschistes.
 
Aujourd’hui toute la population burundaise et les amis du Burundi sont figés à attendre l’issue de ces pourparlers. Durant ces assises qui viennent de durer 10 jours, on a enregistré des accusations mutuelles, les uns allant jusqu’à dire une chose et son contraire à la fois. C’est le cas de cette opposition qui se dit militante des droits de l’homme et qui lutte contre l’impunité qui demande l’annulation des mandats d’arrêt lancés contre les planificateurs et commanditaires de l’insurrection violente qui a emporté des vies humaines, causé un lourd préjudice au pays et fait fuir des innocents. Celle-là même qui en collaboration avec le HCR bloque ceux qui souhaiteraient regagner le bercail. Au CNARED d’expliquer ce que signifie « restauration d’un Etat de droit ». Depuis fin avril 2015 les commentaires incendiaires de certains médias occidentaux parlent de plus de 400.000 âmes qui ont fui le pays et restent muets sur le chiffre des rapatriés.
 
Le point « f » du résumé du facilitateur relatif au dialogue de Ngurdoto stipule qu’il faut que toutes les parties s’engagent à mettre un terme à l’impunité et rejeter toutes formes de violences, y compris les discours haineux comme moyen de résoudre les différends politiques. Il faut être aveugle pour ne pas voir, sourd pour ne pas entendre qu’au Burundi comme ailleurs en Afrique que la quête du pouvoir politique est une problématique sérieuse. Malgré les discours et autre profession de la foi sur la démocratie, la tentation d’user de la violence pour parvenir à l’exécutif ou à la formation d’un gouvernement de transition habite le cerveau de nombreux prétendants au palais.
 
Le point « g » du même résumé parle de la nécessité d’élaborer une feuille de route devant aboutir à l’organisation d’élections paisibles, crédibles, transparentes, libres et équitables en 2020, pendant que cette même opposition cherche à mettre un grain de sable dans la machine de révision constitutionnelle, qui sera difficile à moudre. Cette manœuvre cache mal la volonté de rendre nul et non avenue le rapport issu des consultations qui ont eu lieu sur toute l’étendue du pays sous la conduite de la Commission nationale de Dialogue Inter Burundais (CNDI) en sigle. Cela frise le mépris envers peuple burundais seul détenteur de la souveraineté comme le stipule la constitution. Celui-ci durant les moments de dures épreuves a pu faire preuve de maturité politique face à la mauvaise foi et la supercherie de ces démocrates de façade.
 
Il se murmure dans les coulisses que ce dialogue sur le sol étranger n’est pas le dernier comme le prétend le gouvernement disent les uns. Et donc, qu’il n’est pas prudent de pointer un point final sur le texte. Le facilitateur appelé par les Nations-Unies à offrir ses bons offices aux burundais encore une fois récusé ? Les burundais ont commencé par des négociations à Kigobe puis Novotel ensuite Kajaga avant d'exporter les pourparlers vers Arusha sous la facilitation de feu Nelson Mandela, puis Julius Nyerere négociations qui se sont soldées sur le partage du pouvoir pour ne pas dire l'enterrement des acquis de la démocratie. L’avenir nous dira sans nul doute que Benjamin Mkapa n’est pas Abdoulaye Bathily ni Said Djinit et que l'EAC n'est pas la CEDEAO, que le Burundi n'est pas la Gambie.

Alain Desire Karorero

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