Les conclusions du dialogue interne ne doivent en aucun cas être négligées
Au
chef-lieu de la province de Kayanza, le président de la République du
Burundi, Pierre Nkurunziza, a animé une émission publique au cours de
laquelle il a répondu aux questions des journalistes et de la
population. Il a rappelé à l’opinion burundaise et internationale que
l’ignorance tue.
Les journalistes ont demandé au président de la République l’objectif des séances de moralisation qu’il a préféré lui-même animer et si cette moralisation aurait déjà eu un impacte positif ou pas sur la population. Le Président Nkurunziza leur a répondu qu’au Burundi, on organise les séances de moralisation depuis bientôt cinq ans. Pour lui, cette moralisation réveille nécessairement les esprits car il y a beaucoup de réalités que beaucoup de Burundais ignorent. Il a salué le pas déjà franchi et a promis qu’elle va s’étendre à toutes les catégories de la société burundaise. Ici, le chef de l’Etat a rappelé à l’opinion burundaise et internationale que l’ignorance tue comme le dit le proverbe rundi « Winjira mu kibira utazi ugaca inkoni utazi ». « Il n’y a pas un pays au monde qui n’a pas son secret. C’est ce secret que le président de la République a à partager avec sa population. C’est pourquoi je ne peux pax déléguer un autre pour le dire. Tous ceux qui ont déjà participé aux séances de moralisation déjà organisées se sont étonnés car ils ignoraient plus de 90% de ce que nous leur avons enseigné ».
Eclaircissement le retour aux clans
Ces derniers temps, on parle beaucoup
de la restauration clanique au Burundi et certains craignent que lorsque
les conflits interethniques cessent, risquent d’éclater d’autres
différends basés sur les clans. A cette inquiétude émise par les
journalistes, le président de la République du Burundi a dit que c’est
une lourde faute de ne pas connaître son clan et qu’on ne peut pas aimer
son pays sans connaître les composantes de sa société. Et de dire que
tout Burundais devrait mieux connaître son clan, ses coutumes et ses
traits caractéristiques. « Nous avons voulu mettre au clair la réalité
burundaise car les recherches ont bien montré qu’au Burundi, il y a
beaucoup de clans d’unité, notamment celui des Banyakarama qui regroupe
toutes les ethnies rencontrées au Burundi », a souligné le président
Nkurunziza.
Relations avec la CEA et le Rwanda
Une autre question mise sur la table du
chef de l’Etat concerne les élections du président de l’Assemblée
législative de la Communauté est-africaine. Là, le chef de l’Etat a fait
entendre que ces élections accusent de nombreuses lacunes. Car, étant
donné que la présidence de la Communauté est rotative, la rotation à la
tête de l’ALEA devrait elle aussi suivre le même processus. Pour cela,
le Burundi est contre ces élections jusqu’à ce que la Communauté donne
des explications claires. Concernant les mauvaises relations entre le
Rwanda et le Burundi ces derniers temps, le président de la République a
rappelé que le Burundi a toujours été un meilleur ami pour ses voisins
mais que c’est le Rwanda qui les a, avec préméditation, détériorées, en
cherchant toujours à perturber la paix et la sécurité au Burundi ainsi
que les institutions burundaises. « Le Rwanda n’a pas accepté qu’une
commission ad hoc vérifie la véracité des 35 plaintes qui ont été
déposées à la CEA et de la CIRGL. Nous continuons d’inventorier les
faits et le jour viendra où il en répondra. Qu’il soit bon ou mauvais,
on doit cohabiter avec son voisin. Le jour où il voudra réparer ses
dommages et entretenir de bonnes relations avec le Burundi, nous sommes
prêts », a dit le chef de l’Etat. Les journalistes n’ont pas oublié de
demander au Président Nkurunziza son avis sur le comportement de
certaines ambassades à fermer certaines routes de la capitale. Ici, il a
dit que ce qui s’est produit dernièrement est une erreur grave, et
qu’il a été demandé au ministre burundais de Relations extérieures avec
tous les ministres concernés de rencontrer sans délai l’ambassade
française afin de remettre les choses à leur état initial.
La révision de la Constitution n’a rien à attendre du dialogue interburundais externe
Quant au dialogue inter burundais
externe, le chef de l’Etat a indiqué que tout le monde devait savoir que
les Burundais sont égaux en droits et en dignité. D’où ceux qui sont à
l’extérieur ne devaient pas se considérer comme prioritaires. Les
conclusions du dialogue interne ne doivent en aucun cas être négligées,
d’où le peuple qui s’est exprimé à travers ce dernier a demandé la
révision de la Constitution au moment où, pour le dialogue externe, il
s’est manifesté une discordance à ce sujet. Malgré cela, le
fonctionnement de l’Etat continue et le dialogue ne pourra en aucun cas
freiner la mise en place de la volonté des Burundais.
Répondant à la
question sur les motivations de cette révision, le chef de l’Etat a
rappelé que c’est un processus qui trouve l’origine à travers
différentes recommandations des réunions, des états généraux, des
retraites politiques, etc. tenues depuis les années 2012. Et de faire
remarquer qu’en 2014, au tour de l’Ombudsman, les différents politiciens
du Burundi, les membres de la société civile et les confessions
religieuses se sont mis d’accord sur la révision de la Constitution à
condition que ce processus s’amorce après les élections de 2015.Les
journalistes ont voulu savoir pourquoi il est envisagé un référendum sur
la constitution, un processus très coûteux alors qu’il y avait moyen de
faire passer ce projet au niveau du parlement, une voie moins couteuse.
A cette question, le président Nkurunziza a dit qu’en 2014, le
processus de révision de la Constitution allait prendre un chemin
contraire à la volonté du peuple malgré sa légalité. Et de rappeler
qu’en 2005, le peuple a doté le pays d’une Constitution à travers un
référendum et le processus de révision de cette dernière doit passer par
la même voie.Quant à la laïcité de l’Etat qui, aux yeux de certains,
est en danger avec la nouvelle Constitution puisqu’introduisant le nom
de Dieu dans la prestation de serment du Président de la République et
d’autres hautes personnalités avant d’entrer en fonction, Pierre
Nkurunziza nuance. « Dieu n’est pas confondu à une confession
religieuse car la laïcité consacre la liberté de culte mais ne signifie
pas pour autant que les Burundais deviennent athées ».
Quant à
l’ordonnance ministérielle concernant la contribution financière de la
population aux élections de 2020 qui, selon les journalistes, devient
obligatoire alors qu’au départ c’était volontaire, le président de la
République a été clair. Au départ, c’était une contribution volontaire
oui, mais cette Contribution devait être réglementée et d’ailleurs la
constitution de la République souligne le devoir de tout citoyen de
contribuer au développement de son pays, au renforcement de la
démocratie, de la paix, etc.
Le pays avance dans l’économie mais les rapports avancés sont beaucoup plus politiques que techniques
Sur les actions à mettre en œuvre afin
de relever l’économie du Burundi qui, selon les rapports des différents
organismes internationaux, est classé parmi les derniers pays pauvres du
monde, le chef de l’Etat dit le contraire. En cette matière, les
rapports sont beaucoup plus politiques que techniques car, pour lui, les
avancées en matière d’infrastructures de base visant l’amélioration du
bien-être de la population, tout ce que les Burundais construisent à
travers les travaux de développement communautaire ne sont mentionnés
nulle part. Sur des inquiétudes sur l’objectif visant l’autofinancement à
100% du budget général de l’Etat par le Burundi, le chef de l’Etat a
rassuré les Burundais. Il a dit que depuis l’indépendance le pays
n’avait jamais réussi à financer son budget en hauteur de plus de 70%
des recettes intérieures. Mais cela a été un pari réussi et l’objectif
est que d’ici trois ans le pays finance à 100% son budget. Car, pour le
président Nkurunziza, le constat a été que dans l’histoire, l’aide n’a
jamais contribué au développement du pays. Et d’ajouter qu’aucun pays au
monde n’a été développé par des aides. C’est un processus qui reste et
restera endogène.Les journalistes ont demandé si la population
burundaise va bénéficier de l’exploitation des minerais du Burundi en
phase de départ.
Le président Nkurunziza a indiqué qu’en matière de
l’exploitation des minerais, la population ne peut ne pas en bénéficier.
Et de parler des faits d’entrainement. Il est revenu sur la mauvaise
intention des colons qui, depuis 1930, ont inventé des divisions
ethniques entre Burundais afin d’exploiter et voler tous les minerais
des Burundais pendant 30 ans d’abord. Raison pour laquelle ils
envisageaient l’indépendance dans les années 900 à 2000. Mais
actuellement, les Burundais ont pris en mains leur destin et les
minerais vont être exploités, et les effets ne peuvent pas se manifester
directement dès le départ mais, d’ici quelques années, les retombées
vont se manifester.
Grâce Divine Gahimbare
Amédée Habimana
Jean Bosco Nkunzimana
http://www.ppbdi.com
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