Le ministre de la Sécurité Publique s’insurge contre une
certaine opinion et des chancelleries à Bujumbura qui trouvent
antinomique que la police parle d’amélioration de la sécurité au moment
où elle porte des armes lourdes à la main.
Une précision de la part du général Bunyoni, au cours de sa
conférence de presse sur le bilan annuel de son ministère, ce mercredi
27 décembre : « Il y a un principe à la police : au lieu d’être
obligé de recourir à des moyens forts pour rétablir la sécurité, mieux
est de garder ces moyens forts tout près de soi ». Et d’expliciter :
« Quand les moyens forts sont à tes côtés, c’est la dissuasion. Un
criminel qui avait de mauvaises intentions mesure d’abord le danger
devant lui et renonce à passer à l’action. Si les policiers du Burundi
n’avaient pas de moyens forts, les gens mal intentionnés peuvent même
estimer qu’ils les désarmeraient facilement ».
Selon le ministre Bunyoni, la criminalité a aussi évolué avec le
temps, ce qui constitue une autre raison pour expliquer pourquoi l’on
voit des policiers lourdement armés. « Naguère, quand quelqu’un
voyait où se trouvait des effets militaires, il faisait vite de vider
les lieux. Mais aujourd’hui, quand on voit un militaire esseulé, on le
désarme et on s’empare de son fusil. Le malfaiteur peut garder l’arme
pour voler, la vendre en Tanzanie, ou en RDC»
« Pas de blague chez eux : même les chars de combat interviennent en cas de besoin »
Le ministre stigmatise certains Burundais qui, « au risque même de négliger de veiller à la sécurité de leur pays »,
répercutent le point de vue de certains étrangers relativisant l’état
sécuritaire au Burundi. Pourtant, pointe le général Bunyoni, même les
pays étrangers ne lésinent pas sur les moyens de prévention et de
rétablissement de la sécurité dans leurs pays : «Comment se présente
la sécurité chez eux? Ils déploient 20 ou 30 mille policiers et
militaires. En France c’est l’état d’urgence sans cesse prorogé. Pas de
blague chez eux: même les chars de combat interviennent en cas de
besoin ».
Le général Bunyoni dont son ministère a été classé premièr en termes
de performances pour l’année 2017 par la Présidence de la République
martèle à qui veut l’entendre : « Si un voleur utilise une
kalachnikov, il est permis d’utiliser contre lui une mitrailleuse
légèrement plus performante que son arme. Il faut l’empêcher de voler
les biens de la population. Et s’il pointe son arme contre vous,
mettez-le hors d’état de nuire. Il part seul, mais ce sont 20 ou 30
citoyens qui sont sauvés ».
27 December 2017 19:27
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